Guide du LLM Partie 1: L'admission

Agathe HUBERT                                                                         Avril 2009

 

 

 

 

 

 

 

LE GUIDE DU LL.M

PARTIE 1 : L’ADMISSION

 

 

 

 

 

 

Master 2 Assurances/ Université PARIS II Panthéon-Assas

Gestion et management de projet

Cours de M. Maclouf



INTRODUCTION

 

Qu’est-ce qu’un LL.M ?

LL.M est une abréviation de l’expression latine « Legum Magister » qui correspond en anglais à « Master of Laws », et en français, à un Master de droit. Cela correspond donc pour les étudiants américains ou anglais  à un master de droit auquel ils postulent après leur licence en droit (LL.B). Les LL.M accueillent également des étrangers qui doivent remplir certains critères. Beaucoup d’étudiants et  professionnels étrangers postulent pour des LL.M car c’est une formation supplémentaire qui a surtout l’avantage d’être dispensée dans la langue internationale, ce qui leur permet de justifier par la suite d’une bonne maîtrise de l’anglais et d’une connaissance approfondie du système de common law.

Pourquoi intégrer un LL.M est un véritable projet ?

Le parcours des candidatures à un LL.M est généralement pour les étrangers semé d’obstacles. On se rend alors compte qu’il ne s’agit pas de candidature à la légère. Mais, ces obstacles sont aussi sans doute faits pour décourager les personnes qui ne prennent pas suffisamment au sérieux ces candidatures. La difficulté de préparation du dossier permet de faire déjà le tri des candidats véritablement motivés. Les candidatures demandent du temps et de l’organisation. C’est pourquoi, il faut que le LL.M soit pour le candidat un véritable projet et non pas juste une idée qui lui passe par la tête.

Ayant envisagé d’intégrer un LL.M aux Etats-Unis l’année dernière et m’y étant pris trop tard, j’ai réalisé qu’il fallait s’y prendre plusieurs mois à l’avance et qu’il ne s’agissait pas d’une simple candidature à envoyer mais d’un véritable investissement dans un projet.

Suite à ce constat et à tous les problèmes que j’ai rencontrés, j’ai pensé qu’il serait intéressant de faire une sorte de guide pour mener à bien ce projet.

 

Des paramètres à prendre en compte

Les LL.M aux Etats-Unis, et plus généralement dans les pays anglo-saxons sont très prisés. C’est pourquoi il existe une forte concurrence à l’entrée.

Un autre paramètre à prendre en compte est le coût de cette formation car le système ne fonctionne pas comme en France et les universités coûtent généralement très cher. Il faut donc dès le départ réfléchir au financement de ce master pour pouvoir éventuellement bénéficier d’une bourse ou d’un prêt.

Il faut aussi être réaliste sur son niveau pour demander des LL.M dans lesquels on a des chances d’être pris.

Le chemin de la candidature à un LL.M est semé d’embûches mais une bonne organisation permet d’éviter un certain nombre d’obstacles. C’est ce que nous verrons au cours des développements qui vont suivre.

Des étapes à suivre

La rentrée dans les universités américaines se fait entre mi août et fin août. L’idéal est de commencer à préparer les candidatures un an à l’avance. Ainsi en considérant que l’on veut intégrer la fac en août n+1, il faut commencer à préparer le terrain dès août de l’année n. L’avantage est qu’en général, la rentrée universitaire française n’a pas encore eu lieu, ce qui laisse du temps pour commencer à se renseigner.

Ainsi, en août de l’année n, il faut commencer à sélectionner les universités pour lesquelles l’on veut candidater. C’est la première étape. Suite à cette sélection, il faut noter pour chacune des universités retenues les dates limites et les pièces à apporter qui sont en général les mêmes mais il arrive qu’il y ait des variations. Ensuite, il faut organiser dans le temps, les étapes de rassemblement des pièces nécessaires. En général, il faut commencer par prévoir une date pour le TOEFL qui est demandé, puis faire certifier conforme ses diplômes à la mairie et prospecter pour un traducteur agréé, refaire son cv en anglais et écrire un personal statement (id est une lettre de motivation), puis demander des lettres de recommandation, prévoir de pouvoir justifier de ressources financières suffisantes éventuellement.

Pour un certain nombre d’universités, les dates limites sont tôt dans l’année : fin novembre, début décembre mais parfois elles sont plus tardives début février à mi-avril. L’idéal est d’envoyer tous ses dossiers en même temps pour se débarrasser de cette étape. Disons qu’il faut prévoir d’une manière générale d’avoir envoyé les dossiers entre décembre et février.

Nous nous attacherons d’abord au choix des universités, puis à la constitution des dossiers de candidature. Cela correspond à peu près à une étape de conception, puis une étape de réalisation.

Enfin, nous présenterons un diagramme de Gantt qui retracera les différents développements et résumera visuellement l’organisation du projet.


I- Choix des universités pour l’envoi des candidatures

A)       Le moment du choix


Si l’on prend l’hypothèse de départ selon laquelle le candidat souhaite intégrer un LL.M en août de l’année n+1, il faut considérer que la phase de choix des universités dans lesquelles il veut candidater doit être comprise entre août de n-1et la fin du mois d’août de l’année n.

Pourquoi une telle amplitude me direz-vous ?

L’idée est simple, il faut avoir fait le choix des universités où l’on veut candidater à la fin du mois d’août de l’année n pour au moins deux bonnes raisons. D’une part, cette recherche qui passe par la consultation de divers sites internet et éventuellement par des rencontres avec des anciens prend un certain temps, c’est pourquoi il vaut mieux avoir terminé en août car c’est du temps que le candidat n’aura pas à prendre plus tard alors qu’il sera pris dans un travail ou dans des cours ; d’autre part, certaines universités imposent l’envoi des dossiers au plus tard à la fin du mois de novembre ou au début du mois de décembre et donc si le candidat commence à faire ses choix en octobre, novembre, il pourra être déçu de ne pas pouvoir présenter sa candidature dans certaines universités parce qu’il a commencé ses recherches trop tard et qu’il aura dépassé les dates limites ou qu’il en sera tellement proche qu’il ne sera pas en mesure de les respecter.

Par ailleurs pour les candidats qui y ont pensé suffisamment à l’avance, le fait de s’y prendre très tôt, dès août n-1 peut leur permettre de faire un choix, puis ensuite de s’intéresser pendant un an aux universités de leur choix en ayant des contacts avec des élèves qui y sont ou des anciens élèves par exemple, ce qui peut permettre de bien préparer son voyage et de réduire au maximum l’imprévu. Cela peut aussi servir de motivation au candidat qui sait que s’il veut demander telle université, il faudrait qu’il obtienne telle moyenne cette année. En effet, souvent, lorsque le candidat commence ses recherches, il a déjà ses diplômes et il ne peut plus changer son niveau ; et dans ce cas, il peut être déçu en voyant qu’il ne pourra présenter sa candidature dans certaines universités parce que son niveau est trop faible par rapport à ce qui est demandé.


B)     
Les critères du choix


La notoriété et le classement de l’université couplés au niveau et à l’ambition du candidat

Un des premiers critères de choix est la notoriété et le classement de l’université, qui va de paire avec le niveau et l’ambition du candidat. Il n’existe pas de règle générale : tout dépend du candidat. La seule chose importante est d’être réaliste. Un candidat peut avoir l’ambition d’intégrer l’une des dix premières universités des Etats-Unis mais encore faut-il qu’il est le niveau car s’il ne l’a pas, il risque d’être refusé. C’est pourquoi, le candidat doit apprécier en fonction de son niveau le type d’universités qu’il peut prétendre intégrer. Un candidat qui a eu des mentions très bien tous les ans, qui a une certaine expérience professionnelle et qui a un bon niveau d’anglais peut sans doute poser sa candidature dans les universités qui sont classées dans les dix premières. En revanche, un candidat qui a eu peu de mention, ou qui n’a jamais travaillé devrait plutôt poser sa candidature dans des universités qui ont un classement moins bon (sans pour autant être dans les dernières). Cela paraît être du bon sens mais demande malgré tout un certain réalisme. Le candidat peut éventuellement consulter les profils des étudiants acceptés dans les différentes universités pour mieux apprécier celles dans lesquelles il a le plus de chances d’être accepté.  


Le coût de l’université couplé aux capacités financières du candidat

Les universités américaines ou même anglaises coûtent très cher surtout comparé au coût de l’université en France. C’est pourquoi c’est un critère important du choix. Là encore, il n’existe aucune règle générale ou objective. Tout dépend en réalité des capacités financières du candidat. C’est donc encore un critère subjectif. Le candidat doit ici encore être réaliste : s’il est accepté dans la meilleure université mais qu’il ne peut pas payer, il ne pourra pas partir. Il faudra donc parfois préférer des universités d’une notoriété moindre mais plus abordables financièrement parlant.

Il faut ainsi regarder le coût de l’année dans les universités qui intéressent le candidat et retenir celles qu’il a les moyens de payer.

L’analyse du coût des universités va donc de paire avec les capacités financières du candidat. Le candidat peut-il obtenir un financement de la part de sa famille ou se financer lui-même ? Le candidat peut-il obtenir une bourse (en sachant que l’obtention d’une bourse dépend souvent du niveau du candidat) ? Le candidat peut-il obtenir un prêt auprès d’une banque ?

Il faut savoir à ce propos que si les universités anglaises restent beaucoup plus coûteuses que les universités françaises, elles coûtent environ deux fois moins chères que les universités américaines, ce qui n’est sans doute pas négligeable dans le choix lorsque les capacités financières du candidat sont limitées.


Le contenu de la formation proposée par l’université

Les universités ne proposent pas toutes les mêmes formations. Le candidat doit donc se demander quel type de formation il veut suivre et quelles formations sont ouvertes aux étudiants étrangers. Dans la plupart des universités, il existe un programme spécifique pour les étudiants étrangers qui est souvent un programme un peu plus général. Mais certains LL.M spécialisés sont également ouverts aux étudiants étrangers. Il faut donc regarder ce que chaque université offre. Si un candidat souhaite faire un LL.M spécialisé en propriété intellectuelle, encore faut-il vérifier que ce programme existe dans les universités qu’il choisit et qu’il est bien ouvert aux étudiants dont la langue maternelle n’est pas l’anglais ou qui ne sont pas des ressortissants des Etats-Unis. Finalement, ici encore, c’est du bon sens, mais on l’oublie parfois lorsqu’on se focalise sur d’autres points.


Les souhaits particuliers et personnels du candidat

Le candidat doit aussi tenir compte de ses souhaits.

Par exemple, s’il souhaite à la fin de l’année passer le barreau de l’Etat dans lequel se trouve l’université, encore faut-il que ce soit autorisé. En effet, chaque Etat a un barreau qui a des règles différentes (ce qui est vrai dans le Massassuchets ne l’est pas forcément dans l’Illinois) et tous les Etats n’ouvrent pas le droit de passer le barreau aux étudiants étrangers. En outre, il faut savoir qu’en principe, lorsque l’on est admis au barreau d’un Etat, on ne peut exercer que dans cet Etat, le titre n’est pas valable dans les autres Etats. Ainsi, si le candidat souhaite passer le barreau d’un Etat pour exercer en tant qu’avocat, il ne faut pas qu’il ait l’intention de s’établir pour exercer dans un autre Etat. Là encore, le candidat s’interroger sur ce qu’il souhaite et se renseigner pour savoir si ce qu’il veut faire est possible.

Le candidat pourrait aussi vouloir absolument vivre dans telle ville pour des raisons personnelles. Par exemple, il a de la famille ou des amis dans tel endroit ou bien il a des lubies comme j’en avais en souhaitant être dans le Tennessee pour me rapprocher de Graceland et d’Elvis Presley. Là encore, le candidat doit en tenir compte et évaluer dans quelle mesure la réalisation de son souhait est possible. Bien entendu, il faut parfois savoir renoncer : ainsi, il n’y a pratiquement aucun LL.M dans le Tennessee ou alors avec tellement peu de notoriété que cela ne vaut pas le coup.

Il y a ainsi beaucoup de critères qui sont personnels que chaque candidat prendra en compte.

Ainsi, il faut analyser les intentions des universités, celles du candidat et essayer de trouver un terrain d’intentions partagées. Une fois que cela est fait, le candidat devrait donc avoir une liste d’universités.

Le candidat doit savoir que les candidatures sont payantes (entre 75$ et 100$ par université) et que la constitution du dossier peut se révéler être un travail de longue haleine. Aussi, faut-il, à mon avis faire un choix restreint en fonction du budget que l’on veut consacrer aux candidatures. (Il vaut mieux rester en dessous de dix candidatures, voire éventuellement de cinq. De toutes façons, si le candidat a bien ciblé les universités, il a de grandes chances d’être pris dans au moins une sur cinq.)

II- La constitution des dossiers de candidature


A) 
Le test de langue


Le test de langue est obligatoire. Aux Etats-Unis, le test généralement requis est le TOEFL, mais certaines universités acceptent d’autres tests comme l’IELTS. En Grande-Bretagne, l’IELTS est plus souvent reconnu qu’aux Etats-Unis.

Le test de langue est l’une des premières choses dont il faut s’occuper parce qu’il y a un délai entre la décision de le passer, le moment du test et la réception des résultats. Il faudrait même s’en préoccuper concomitamment, voire même avant, le choix des universités car le résultat du test est finalement aussi un critère de choix des universités. En effet, chaque université impose un score minimal à obtenir pour pouvoir être accepté. Bien sûr, ce seuil n’est pas figé : à un point près, si le candidat a un bon dossier il pourra être pris. Parfois, les universités acceptent des candidats qui n’ont pas tout à fait obtenu le score minimal sous certaines conditions comme par exemple venir plus tôt pour faire un programme d’été dans l’université. Mais le résultat du test a son importance car les meilleures universités demandent en général des scores plus élevés que les moins bonnes universités. Si le candidat passe le test après avoir choisi les universités dans lesquelles il veut postuler, il a intérêt à être réaliste sur son niveau d’anglais.

Le candidat peut avoir passé le test avant et ainsi savoir exactement à quelles universités il peut prétendre. Mais, il ne faut pas passer le test trop tôt non plus puisqu’il n’est valable que deux ans. L’idéal est donc de passer le test entre le mois d’août de l’année n-1 et les mois de septembre et octobre de l’année n.

Le test est payant (il faut compter à peu près 185$ ou 200€ selon le test). Le candidat doit prévoir un temps de préparation en fonction de son niveau et du résultat qu’il s’est fixé : disons qu’il faut prévoir au minimum un à deux mois. Il faut s’y prendre un peu à l’avance car on ne peut pas s’inscrire la veille pour le lendemain et il n’y a pas toujours de la place à l’endroit et au jour que l’on souhaite. Enfin, les résultats ne sont disponibles que deux à quatre semaines après l’examen.

Les universités demandent que l’organisme responsable du test envoie directement les résultats aux universités (en général, trois à quatre envois sont prévus gratuitement mais après, il faut payer un complément pour en envoyer plus).


B)    
Les diplômes et relevés de notes


Les universités demandent des copies certifiées conformes des diplômes et des relevés de notes du candidat. En outre, s’ils ne sont pas en anglais, il faut en faire faire des traductions certifiées conformes par un traducteur agréé (autrement dit, on ne peut pas traduire soi-même).

Le candidat doit donc faire autant de photocopies de chaque diplôme et de chaque relevé de notes que de candidatures qu’il dépose.

Ensuite, il doit se rendre à la mairie pour que les copies soient certifiées conformes aux originaux (il ne faut donc pas oublier les originaux le jour j).

Puis, le candidat doit prendre contact avec un traducteur agréé (qu’il peut trouver soit par internet soit par du bouche-à-oreilles) qui fera les traductions des copies certifiées conformes et qui certifiera les traductions conformes à ces copies.

Le budget traduction est un gros budget (ce qui est encore un argument pour un nombre restreint de candidatures). Il faut compter facilement entre 45€ et 60€ la copie d’un document, puis entre 15 et 20€ la copie supplémentaire du même document.

Le traducteur agréé avant de certifier conforme les traductions les envoie au candidat qui vérifie que les traductions lui conviennent. Attention, le candidat doit vraiment vérifier car malgré le prix, il arrive qu’il y ait de véritables contre-sens dans les traductions. C’est ainsi par exemple que la traductrice à laquelle j’ai fait appel avait traduit « licence de droit, mention droit » par « LL.B with honors » ce qui indiquait que j’aurai eu une mention en troisième année alors même que je n’ai eu ma licence que de justesse et au rattrapage en plus. En revanche, les années où j’avais eu des mentions, elle n’avait pas mis « with honours » et avait mis « with grade C+ » ce qui, aux Etats-unis, ne correspond pas vraiment à la note que j’avais eu en France. Une fois que le candidat aura donné son accord, le traducteur agréé certifiera conforme les traductions, puis les remettra au candidat.

Les universités demandent en général que les diplômes et relevés de notes certifiés conformes ainsi que leur traduction soient envoyés dans une enveloppe scellée par l’université d’obtention des diplômes. Il y a souvent dans les dossiers de candidatures une feuille réservée à l’administration de l’université d’obtention des diplômes.

Le candidat doit donc se rendre dans la ou les universités dans lesquelles il a obtenu ses diplômes et demander à l’administration de remplir la feuille qui lui est réservée puis de l’insérer dans une enveloppe avec les copies certifiées conformes et les traductions, puis de sceller cette enveloppe avec un tampon de l’université et une signature. Parfois, il est également demandé à l’administration d’insérer un document en anglais expliquant le système de notation de l’université par rapport au système américain. L’opération doit être répétée autant de fois que le nombre de candidatures.

Ensuite, soit l’université d’origine de l’étudiant envoie directement l’enveloppe à l’université de candidature, soit le candidat récupère l’enveloppe et l’enverra avec les autres pièces du dossier.

Cette étape peut prendre un certain temps. Pour être tranquille, il faut compter au moins deux semaines pour la traduction (en général, ce peut être fait en environ cinq jours mais il vaut mieux prévoir un peu plus en cas d’imprévu). Donc pour la totalité de l’étape, il faut prévoir au minimum trois à quatre semaines. Prévoir de s’occuper de cela par exemple au mois de septembre ou d’octobre de l’année n.


C)     
Les lettres de recommandation


Les universités demandent en général une à deux lettres de recommandations obligatoires qui doivent être rédigées par des professeurs du candidat ou des anciens employeurs (le candidat peut en envoyer plus s’il le souhaite). Ces lettres doivent être en anglais ou si elles sont dans une autre langue accompagnées d’une traduction certifiée conforme.

Eventuellement, pour économiser sur les coûts de traduction, le candidat peut rédiger la lettre lui-même en anglais si la personne à qui il la demande ne peut pas la rédiger en anglais et lui faire recopier la lettre en anglais qu’il signera. En principe, ce ne devrait pas être le cas puisque les universités demandent des lettres scellées dont le candidat n’a pas à connaître le contenu. Mais, en France, la plupart du temps les personnes à qui les lettres sont demandées font lire les lettres au candidat, voire demande au candidat de leur rédiger le brouillon.

Les lettres, ainsi qu’un formulaire prévu au dossier de candidature et rempli par la personne qui recommande le candidat, doivent être scellées par les personnes qui les rédigent, puis envoyées directement aux universités ou bien remises scellées au candidat qui les enverra avec le reste du dossier.

Tout dépend de la personne à qui on demande la lettre, mais si c’est un professeur du candidat de l’année n, le candidat a peut-être intérêt à attendre un ou deux mois avant de demander pour que le professeur apprenne à connaître le candidat. Il ne faut pas réaliser cette étape trop à l’avance car souvent les universités demandent que les lettres ne soient pas datées de plus d’un an par exemple. Mais il ne faut pas s’y prendre trop tard non plus car si les lettres doivent être traduites, il faut compter le délai de traduction.

 

D)      Personal statement et curriculum vitae


Les universités demandent au candidat un curriculum vitae et un « personal statement » en anglais.

Le candidat peut rédiger lui-même ces documents en anglais ou bien les faire traduire en anglais par un traducteur agréé qui certifiera conforme les traductions.

Le « personal statement » est l’équivalent d’une lettre de motivation retraçant le parcours du candidat et expliquant les raisons de sa candidature, ses ambitions professionnelles futures.

Là encore, ce n’est pas la peine de s’y prendre trop tôt. Le candidat peut commencer par chercher des exemples de « personal statement » pour se familiariser avec l’exercice, puis il peut chercher des arguments spécifiques pour chacune des universités notamment en cherchant des informations sur le site des universités.

Disons que la réalisation de cette étape peut s’effectuer entre septembre et novembre de l’année n. C’est le genre de choses qui se fait en plusieurs fois, en plusieurs strates.

 

E)   Les documents financiers


Certaines universités demandent au candidat de fournir des documents prouvant qu’il aura les fonds nécessaire pour le LL.M. En général, il s’agit de documents bancaires, ou de la preuve que l’étudiant a décroché une bourse, d’une lettre d’une personne qui accepte de supporter le coût du LL.M.

Ici encore, les documents doivent être en anglais, ou accompagnées d’une traduction certifiée conforme par un traducteur agréé le cas échéant.

Pour les demandes de bourse, il faut s’y prendre tôt pour pouvoir justifier des fonds suffisants. Quelques universités offrent des bourses supplémentaires. Il faut se renseigner à la fois auprès de son université d’origine et des universités dans lesquelles on postule.

Il faut ici prévoir de rassembler les documents nécessaires et éventuellement prévoir un délai de traduction.


F)
  La candidature elle-même


Les universités mettent en ligne sur leur site internet un formulaire de candidature et expliquent la marche à suivre. Soit le formulaire peut être rempli directement, puis imprimé et rajouté au dossier, soit il est seulement imprimable.

Il faut payer 75 à 100$ pour que la candidature soit prise en compte. La plupart des universités permettent de payer cette somme en ligne, lorsque le formulaire a été rempli en ligne. Mais, dans certaines universités ce n’est pas possible et il faut alors joindre un chèque en dollars ou effectuer un virement (il faut donc obtenir les coordonnées bancaires auprès de l’université).

Certaines pièces du dossier peuvent être jointes au formulaire en ligne (comme par exemple le curriculum vitae et le « personal statement » s’ils ont été faits sur ordinateur).

Le candidat doit ensuite envoyer les pièces du dossier avec le formulaire de candidature. Il faut alors faire attention aux délais du courrier. Le candidat peut l’envoyer en deux jours par Chronopost mais évidemment à un coût plus élevé.

Cette étape se fait après la réunion de toutes les pièces du dossier et à partir du moment où les universités ont ouvert les candidatures.

Il existe un organisme qui facilite certaines étapes de la constitution du dossier moyennant paiement. Cet organisme appelé LSAC (Law School Admission Council) fournit un certain nombre de services destinés à faciliter les démarches du candidat. Ainsi, par exemple ; l’université d’origine de l’étudiant doit envoyer sous scellé les diplômes et relevés de notes du candidat, puis c’est LSAC qui s’occupera de les transmettre à cinq universités. Au-delà de cinq universités, LSAC facture des frais supplémentaires. L’organisme prend également en charge les traductions des diplômes et relevés de notes, ce qui représente une économie sur le coût de traduction (mais parfois aux dépens de la qualité de cette traduction).

Nota Bene : le français étant également une langue officielle du Canada, certaines universités canadiennes acceptent les documents en français. Ainsi, les coûts de traduction pourront être réduits pour le candidat s’il postule dans une université canadienne ou toute autre université acceptant des documents en français.

III- Période post candidature et conclusion


Après la candidature, le candidat attend les réponses. Il peut d’ores et déjà classer ses choix par ordre de préférence.

Parfois, les universités proposent en complément de la candidature un entretien téléphonique en anglais. Ces entretiens permettent au candidat de poser des questions et à l’université de mieux le connaître. Tantôt ils sont obligatoires, tantôt ils sont facultatifs. Mais comme l’entretien est une véritable valeur ajoutée à la candidature, il est conseillé de le passer même s’il est facultatif. Le candidat peut préparer des réponses à des questions qu’il pense que son interlocuteur lui posera.

Enfin, le candidat peut commencer à se renseigner sur des détails pratiques comme l’obtention du visa, les logements, etc., ce qui lui permettra de s’organiser rapidement une fois les réponses reçues.

Si le candidat est reçu, il devra de nouveau faire face à une phase de conception : prévoir les billets d’avions, le logement, etc…, puis à une phase de réalisation.

Présentation du diagramme de Gantt.

Les coûts indiqués sur le diagramme de Gantt le sont à titre indicatifs. Ils ont été calculés pour une hypothèse de cinq dossiers. Par exemple, pour les traductions, le coût indiqué est de 880€. Un coût moyen de 50€ par feuille traduite et de 15€ pour chaque copie supplémentaire de la même feuille. Si on imagine que le candidat a 3 diplômes et 5 relevés de notes, cela fait 8 feuilles à traduire. Le calcul est alors le suivant : 8x50 + 15x8x4 = 400 + 480 = 880€.

De même, les frais de dossiers de candidatures pour les universités ainsi que le prix du TOEFL sont en dollars mais ont été convertis en euros : le coût changera donc en fonction de la valeur du dollar.

Chaque candidat doit calculer le coût réel de son dossier en fonction de ses paramètres personnels, de la valeur du dollar...

Finalement, le projet d’intégrer un LL.M demande une véritable organisation mais cette organisation dépend pour beaucoup de l’individualité de chaque candidat. Un certain nombre de critères, de décisions sont subjectifs.

Comme on peut l’apercevoir à partir du diagramme de Gantt, il faut prévoir une organisation de base en sachant que certaines décisions dépendent d’autres décisions et ne pourront être prises que plus tard. Il ne s’agit donc pas d’un planning fixe et de décisions figées mais un bon planning prévoyant des périodes pour chaque étape restent très utiles. Ce planning doit évidemment être adapté en fonction de chacun.

 

 

 

 

 

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